Gestion de Crise 2010
Simulation ! Gestion diplomatique et stratégique d’une crise opposant le Soudan et le Tchad - Exercice au sein de l'Universite Jean Moulin Lyon 3
12 nov. 2010
Article Le Monde 11 novembre 2010
LeMonde.fr // simulation de crise 2010
Crashs d'avions en série au Darfour
Hier soir, un appareil de la compagnie soudanaise Tarco Airlines avec, à son bord, environ 38 personnes s'est écrasé dans l'ouest du Darfour, faisant au moins six morts. "L'Antonov 24 a quitté Khartoum à 13H27 (10H27 GMT) et s'est posé à Zalingei à 16H18 (13H18 GMT). Au moment de l'atterrisage, deux pneus ont explosé, l'avion s'est scindé en deux, puis a pris feu", a indiqué à l'AFP Issam Eddine Ibrahim, le responsable local de la compagnie.
Les accidents d'avion sont assez fréquents au Soudan, où la flotte est vieillissante. De nombreuses petites compagnies locales ont recours à des pilotes de l'ex-URSS et utilisent des avions de fabrication d'Europe de l'est. Selon des responsables soudanais, aucun membre de l'équipage, dont la nationalité n'a pas été dévoilé, ne fait partie des victimes. De mai à juin 2008, le plus grand pays d'Afrique avait été le théâtre de quatre crashs en moins de deux mois forçant le licenciement du directeur de l'autorité de l'aviation civile. Le 10 juin 2008, un airbus A310 de la compagnie Sudan Airways, en provenance d'Amman, avait pris feu à l'atterissage à Khartoum, entraînant la mort de 30 personnes. Depuis, la situation s'est redressée. De leur côté, le Mouvement pour la justice et l'égalite (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour, a revendiqué avoir abattu cette semaine un avion de combats MiG-29 de l'armée soudanaise dans l'Etat du Kordofan-Nord (entre le Darfour-ouest et Khartoum).
LeMonde.fr (avec AFP)
Article Le Monde 11 novembre 2010
« À défaut d’une vraie démocratie, les combats sont légitimes »
Lors de la première conférence internationale sur le Darfour qui s’est déroulée à Lyon lundi dernier, la situation des rebelles tchadiens de l’UFR/UFDD (Union des Forces pour la Démocratie et le Développement) a, dès le début, créée des tensions et leur présence a été soumise au vote des participants. Dans la phase de discussions précédant ce vote, la République Centrafricaine n’a pas hésité à les qualifier d’« ordre terroriste ». Les États les ont finalement acceptés. Rencontre.
LeMonde.fr : Vous qualifiez-vous de « terroristes » (terme employé par la République Centrafricaine à votre encontre) ?UFR/UFDD : Nous trouvons ces propos inadmissibles et scandaleux. Nous ne nous situons pas dans une lignée terroriste, nous sommes contre ces combats et leur escalade. Notre mouvement trouve ses origines dans la contestation politique face au gouvernement tchadien. C’est une révolte dirigée en faveur de la démocratie. En dernier recours et uniquement pour elle, nous avons été contraint de prendre les armes afin d’installer des conditions favorables à son développement.
Pendant les discussions sur votre participation à la conférence, les États-Unis vous ont demandé de quitter la salle. Comprenez-vous cette réaction ?La prise de position des États-Unis a été mal comprise du fait d'un manque de tact et de diplomatie certain. Ils n’étaient pas pour notre exclusion définitive, mais ils voulaient respecter la procédure. Ainsi, notre présence devait intervenir suite au vote et pas avant comme cela s’est déroulé. Depuis, nous avons pu nous expliquer de façon cordiale avec eux.
« Nous voulons un règlement africain du conflit dans les terres africaines et sous l’égide de l’Union Africaine. »
Que pensez-vous de la position du gouvernement tchadien à votre égard ?Ce gouvernement ne peut continuer à nous qualifier, lui aussi, de « terroristes ». Les observateurs internationaux ont eux-mêmes reconnu que, lors des trois dernières élections, les votes ont été irréguliers. À défaut d’une vraie démocratie, les combats sont donc légitimes.
Le Tchad a une position très ambigüe : il se dit souverain sur son territoire mais il est prêt à accepter l’intervention des casques bleus sur notre sol. Il faut donc se libérer des régimes occidentaux dont l’influence se poursuit depuis la colonisation. C’est grâce aux capitaux et à la formation militaire française que le gouvernement se maintient. Et nous n’en voulons plus ! Nous sommes un mouvement issu du peuple tchadien, non des mercenaires ; notre objectif est un gouvernement du peuple par le peuple et nous ne reculerons devant rien pour l’obtenir.
L'intervention des casques bleus est-elle la solution pour résoudre la crise ?Non ! Au Soudan, en 2009, l’envoi de casques bleus n’a rien résolu mais a exacerbé le ressentiment des populations à leur égard. Ce que nous voulons, c'est un règlement africain dans les terres africaines sous l’égide de l’Union Africaine.
« Le gouvernement illégitime tchadien doit être remplacé par un gouvernement égalitaire. »
Quelles concessions êtes-vous prêts à faire ?Nous nous sommes engagés avec l’ANR à ne pas s’attaquer aux ONG et à ne pas entraver l’action humanitaire. Nous leur avons même proposé une protection sous l’égide de l’Union Africaine.
Justement, quels sont vos liens avec l’ANR ?Nos revendications sont liées. Nous agissons de façon concertée en profitant de la dualité de groupe pour davantage de force et de poids.
Comment réagissez-vous face à l’arrestation, en début de semaine, de quatre de vos anciens responsables ?
Nous sommes solidaires avec eux. C’est pourquoi nous demandons qu’une amnistie leur soit accordée comme ce fut déjà le cas avec d’autres rebelles qui se sont retrouvés dans une situation similaire. Nous demandons aussi le retrait de ce genre de mandat qui vise des Tchadiens de retour sur leur territoire natal. Cette arrestation constitue une nouvelle forme d’oppression du gouvernement et traduit son hostilité à l’encontre des dissidents. Ce gouvernement illégitime doit être remplacé par un gouvernement égalitaire que nous appelons de tous nos vœux.
Propos recueillis par
Coralie Grappe et Marc Forterre
11 nov. 2010
Communiqué de l'ONU 11 novembre 2010
L’ONU tient à faire part de sa déception et son incompréhension quant au déroulement des négociations de ce lundi 8 novembre.
Nous tenons à rappeler que tous les Etats présents lors du sommet de lundi adhèrent à notre organisation et ont signé notre Charte. Par là, conformément à l’article 1er, les Nations Unies ont pour but de maintenir la paix et la sécurité internationale. Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi lors du sommet l’ONU a été marginalisé, notamment sur le plan humanitaire. Dans ce domaine, nous tenons à rappeler que notre organisation est clairement déjà présente sur le terrain, notamment par l’intermédiaire de notre comité d’expert du Haut Commissariat pour les Réfugiés. De plus, nous tenons à rappeler notre volonté de collaboration avec l’Union africaine, dans la continuité de nos missions déjà mises en place, comme la MINUAD. Cette mission est une mission hybride entre les deux organisations. Ainsi, de part la collaboration entre elles, nous ne comprenons pas les propositions soumises au vote lundi, qui clairement mettait en concurrence les Nations Unies et l’Union africaine. Cette concurrence n’a pas lieu d’être étant donné notre collaboration. Par là, nous regrettons particulièrement qu’une proposition d’alliance entre l’ONU et l’Unions africaine dans la rédaction d’un projet de résolution n’a pas été soumise au vote. Cette solution aurait permis de concilier tous les intérêts en présence. De plus d’un point de vu pratique, notre présence pourrait s’avérer utile.
Par ce communiqué, les Nations Unies souhaitent aussi rappeler, que l’envoi éventuel de casques bleus nécessite l’accord du Conseil de sécurité réuni à cet effet, et ne peut se faire par la seule volonté des Etats. Autrement dit, ce ne sont pas les Etats, membres de l’organisation, qui décident spontanément d’un tel déploiement mais bien le Conseil de sécurité lui-même. Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi à ce sujet, l’ONU n’a pas été plus longuement appelé à s’exprimer, notamment sur les modalités et le déroulement d’un tel envoi, ce qui aurait pu être pertinent.
Nous tenons aussi à ajouter que bien que selon la Chine, seuls les Etats ont « de facto un droit de parole sur l’ensemble des sujets traités », il semble nécessaire que les organisations internationales soient invitées à s’exprimer sur leur éventuelle intervention, et les moyens dont elles disposent pour aider à parvenir au but commun à tous les acteurs s’étant exprimés lundi : la protection des ONG dans leurs actions.
De plus, l’intervention des organisations internationales parait aussi pertinente sur un plan pratique. En effet, à travers plusieurs actions déjà menés sur le terrain, elles disposent de plus d’instruments que les Etats pour connaître la réalité des choses. Dans notre cas, le Haut Commissariat pour les Réfugiés est un allié essentiel afin de connaître effectivement les besoins sur le terrain.
Les Nations Unies ont donc une réelle volonté de participer à toutes questions sur le domaine humanitaire, et une réelle alliance avec l’Union africaine afin de l’aider dans ses actions. D’ailleurs, ce mercredi a été tenu une réunion entre les ONG, l’Union africaine et les Nations Unies. Cette réunion a permis aux ONG de mieux coordonner la logistique de leur action commune, ainsi qu’à l’ONU et l’Union africaine de mettre toutes les possibilités sur table pour l’envoi des casques bleus dans le cadre d’une opération de sécurisations des camps de refugiés au Tchad. L’ONU et l’Union africaine ont réaffirmé leur volonté de se placer en tant qu’intermédiaires entre les ONG agissant sur le terrain et les Etats présents au sommet de Lyon, notamment par rapport à la prise de la parole.
Enfin, nous renouvelons notre confiance en la République populaire de Chine dans la conduite des débats, qui nous l’espérons mettront en place un véritable dialogue entre tous les acteurs concernés de mieux en mieux coordonné.
Nous tenons à rappeler que tous les Etats présents lors du sommet de lundi adhèrent à notre organisation et ont signé notre Charte. Par là, conformément à l’article 1er, les Nations Unies ont pour but de maintenir la paix et la sécurité internationale. Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi lors du sommet l’ONU a été marginalisé, notamment sur le plan humanitaire. Dans ce domaine, nous tenons à rappeler que notre organisation est clairement déjà présente sur le terrain, notamment par l’intermédiaire de notre comité d’expert du Haut Commissariat pour les Réfugiés. De plus, nous tenons à rappeler notre volonté de collaboration avec l’Union africaine, dans la continuité de nos missions déjà mises en place, comme la MINUAD. Cette mission est une mission hybride entre les deux organisations. Ainsi, de part la collaboration entre elles, nous ne comprenons pas les propositions soumises au vote lundi, qui clairement mettait en concurrence les Nations Unies et l’Union africaine. Cette concurrence n’a pas lieu d’être étant donné notre collaboration. Par là, nous regrettons particulièrement qu’une proposition d’alliance entre l’ONU et l’Unions africaine dans la rédaction d’un projet de résolution n’a pas été soumise au vote. Cette solution aurait permis de concilier tous les intérêts en présence. De plus d’un point de vu pratique, notre présence pourrait s’avérer utile.
Par ce communiqué, les Nations Unies souhaitent aussi rappeler, que l’envoi éventuel de casques bleus nécessite l’accord du Conseil de sécurité réuni à cet effet, et ne peut se faire par la seule volonté des Etats. Autrement dit, ce ne sont pas les Etats, membres de l’organisation, qui décident spontanément d’un tel déploiement mais bien le Conseil de sécurité lui-même. Ainsi, nous ne comprenons pas pourquoi à ce sujet, l’ONU n’a pas été plus longuement appelé à s’exprimer, notamment sur les modalités et le déroulement d’un tel envoi, ce qui aurait pu être pertinent.
Nous tenons aussi à ajouter que bien que selon la Chine, seuls les Etats ont « de facto un droit de parole sur l’ensemble des sujets traités », il semble nécessaire que les organisations internationales soient invitées à s’exprimer sur leur éventuelle intervention, et les moyens dont elles disposent pour aider à parvenir au but commun à tous les acteurs s’étant exprimés lundi : la protection des ONG dans leurs actions.
De plus, l’intervention des organisations internationales parait aussi pertinente sur un plan pratique. En effet, à travers plusieurs actions déjà menés sur le terrain, elles disposent de plus d’instruments que les Etats pour connaître la réalité des choses. Dans notre cas, le Haut Commissariat pour les Réfugiés est un allié essentiel afin de connaître effectivement les besoins sur le terrain.
Les Nations Unies ont donc une réelle volonté de participer à toutes questions sur le domaine humanitaire, et une réelle alliance avec l’Union africaine afin de l’aider dans ses actions. D’ailleurs, ce mercredi a été tenu une réunion entre les ONG, l’Union africaine et les Nations Unies. Cette réunion a permis aux ONG de mieux coordonner la logistique de leur action commune, ainsi qu’à l’ONU et l’Union africaine de mettre toutes les possibilités sur table pour l’envoi des casques bleus dans le cadre d’une opération de sécurisations des camps de refugiés au Tchad. L’ONU et l’Union africaine ont réaffirmé leur volonté de se placer en tant qu’intermédiaires entre les ONG agissant sur le terrain et les Etats présents au sommet de Lyon, notamment par rapport à la prise de la parole.
Enfin, nous renouvelons notre confiance en la République populaire de Chine dans la conduite des débats, qui nous l’espérons mettront en place un véritable dialogue entre tous les acteurs concernés de mieux en mieux coordonné.
Article USA Today - 11 novembre 2010
Le 10 novembre 2010, à Lyon
Le règlement de la crise du Darfour : Quand l'arithmétique se mêle au du jeu diplomatique
De nos envoyés spéciaux à Lyon
Malgré la réunion de la conférence internationale pour la résolution de la crise du Darfour à Lyon, en France, la diplomatie contemporaine n’est plus le lit de la gastronomie française. Plus encore, voilà que la populaire recette des mérites de la démocratie nous est désormais servie par le plus improbable de ses promoteurs : la Chine.
La conférence de Lyon a été, lundi, le lieu d’une lutte diplomatique sans merci, qui n’aura eu pour vitrine que les fades sourires d’acteurs inquiets mais soucieux d’assurer à l’opinion publique internationale qu’ils contrôlent la complexe crise du Darfour.
Tout avait pourtant commencer sous les meilleurs hospices. Le Président français M. Sarkozy avait accueilli en personne le Président de la République populaire de Chine, lequel est chargé d’un discuté rôle de médiateur, dans le cadre de la gestion de la crise Tchado-Soudanaise, au sein d’une assemblée d’Etats déterminés à s’entendre pour un règlement pacifique du conflit.
L'envoi d'un contingent armée dans la région
Le règlement de la crise du Darfour : Quand l'arithmétique se mêle au du jeu diplomatique
De nos envoyés spéciaux à Lyon
Malgré la réunion de la conférence internationale pour la résolution de la crise du Darfour à Lyon, en France, la diplomatie contemporaine n’est plus le lit de la gastronomie française. Plus encore, voilà que la populaire recette des mérites de la démocratie nous est désormais servie par le plus improbable de ses promoteurs : la Chine.
La conférence de Lyon a été, lundi, le lieu d’une lutte diplomatique sans merci, qui n’aura eu pour vitrine que les fades sourires d’acteurs inquiets mais soucieux d’assurer à l’opinion publique internationale qu’ils contrôlent la complexe crise du Darfour.
Tout avait pourtant commencer sous les meilleurs hospices. Le Président français M. Sarkozy avait accueilli en personne le Président de la République populaire de Chine, lequel est chargé d’un discuté rôle de médiateur, dans le cadre de la gestion de la crise Tchado-Soudanaise, au sein d’une assemblée d’Etats déterminés à s’entendre pour un règlement pacifique du conflit.
Nicolas Sarkozy et Hu Jintao lors de la conférence de Lyon |
« L’Afrique est entré dans l’histoire » a proclamé le président Hu Jintao, dans son discours d’ouverture. Là où certain voit la volonté des diplomates chinois de donner à l’Afrique une voix sur la scène internationale, d’autre y verront la volonté de souligner le passage de l’Afrique de l’histoire française à l’histoire Chinoise. Si la décadence de l’influence française dans la région n’est plus à discuter, l’Occident n’entend pas se voir évincé des négociations. Les négociants américains ont rapidement mis à mal le charismatique médiateur chinois en évoquant la question de l’ANR, groupe rebelle, présent lors des négociations, alors même que le 1er point de l’ordre du jour portait au débat l’acceptation ou non par les Etats de leur qualité de participant. La Chine s’est rapidement embourbée dans le flou des règles procédurales qui sous-tendent la conférence. Plus qu’un désir de brouillage gratuit et de crispation des débats, l’intervention américaine a raisonné dans l’amphithéâtre comme un avertissement lancé à la Chine. Les Etats-Unis n’entendent pas s’effacer. Le rôle de la Chine est crucial, aucun faux pas ne leur sera accordé. Les discussions grippées, c’est à cette occasion que le Président chinois a glorieusement rappelé : «
Nous sommes en démocratie ». Certes, la conférence de Lyon se tient selon un principe démocratique de vote, chaque Etat disposant, à égalité des autres, d’une voix ; mais ces mots viennent se heurter aux barreaux de la cellule d’un certain Liu Xiaobo et, se répercutant le long du tissu autoritaire du régime chinois, viennent tristement mettre en lumière la dure réalité de la plus grande dictature du monde
Nous sommes en démocratie ». Certes, la conférence de Lyon se tient selon un principe démocratique de vote, chaque Etat disposant, à égalité des autres, d’une voix ; mais ces mots viennent se heurter aux barreaux de la cellule d’un certain Liu Xiaobo et, se répercutant le long du tissu autoritaire du régime chinois, viennent tristement mettre en lumière la dure réalité de la plus grande dictature du monde
Les tensions apaisées, l’ANR se voit réintégrée à la conférence. Les temps de parole s’enchainent au détriment de certains. L’Union européenne, fidèle à sa réputation n’a eu de cesse de vouloir s’exprimer. Les médiateurs chinois, dans un élan de bons sentiments ont cédé deux fois aux exigences de parole européennes. Ces deux interventions n’ont finalement été marqué que par l’orgueil d’une organisation complexée. De plus, l’Union Européen, agrégat institutionnel, s’est 4 exprimé par le biais de deux représentants, ce qui n’aura pas eu pour effet de clarifier le flou persistant quant à la désignation d’un interlocuteur européen pour le reste des acteurs.
L'envoi d'un contingent armée dans la région
Vient la question de l’envoie d’hommes sur place, pour sécuriser la région (12 milles seraient nécessaires, selon le Comité International de la Croix Rouge). Mais plus que les chiffres, qui seront débattus lors des prochaines sessions, c’est la question de l’acteur chargé de la rédaction de la résolution de principe qui a fait débat.
Chaque Etat présent s’est proposé pour la rédiger. Finalement, deux protagonistes sortent du lot et cristallisent autour d’eux deux camp qui jusqu’à lors ne s’étaient pas frontalement opposés. D’un côté les Etats-Unis rallient la France et le Tchad ; de l’autre, la Chine est soutenue par la Russie et le Soudan. Un septième acteur, jusqu’ici discret va peser ironiquement sur le vote. La République Centrafricaine, qui a voté pour que les Etats-Unis soient chargées de la rédaction de la 1ère résolution, s’est par la suite abstenu de voter en faveur ou en défaveur de la Chine. Si cette démarche ressemble à un ralliement tempéré au clan occidental, l’abstention Centre-africaine va finalement offrir à la Chine le « pouvoir » de rédiger la convoitée résolution. Naïve volonté de ne pas froisser la Chine, partenaire économique, tout en ralliant les Etats-Unis ; ou sagace usage des règles de scrutin, pour favoriser la Chine, la République Centrafricaine a sû attirer l’attention sur elle et rappeler que son vote sera décisif lors des prochaines discussions.
Ainsi, au terme d’un jeu diplomatique haletant, mêlant la gymnastique des règles de procédure aux négociations de couloirs, la Chine se voit donc chargée d’écrire les premières lignes d’une histoire nouvelle de l’Afrique, une histoire épicée du goût autoritaire de l’extrême orient.
Déclaration Officielle des Etats-Unis d'Amérique - 11 Novembre 2010
Traduction assurée par la cellule diplomatique américaine à Lyon
Washington, le 11 novembre 2010,
A la lecture du communiqué sino-russe daté du 10 novembre 2010, les Etats-Unis d’Amérique réagissent avec beaucoup de regrets et d’étonnement.
Nous pensions, en effet, que ces deux grandes puissances, qui n'ont de cesse de nous prouver leur implication totale dans la résolution de la crise, accueilleraient de manière favorable un accord passé entre les Etats-Unis d'Amérique et la République Centrafricaine.
Cet accord de coopération témoigne de la volonté commune de résolution pacifique et rapide du conflit, partagée par chacun d’entre nous. Les Etats-Unis d’Amérique n’ont d’autre souhait que d’aider du mieux possible la Chine dans son rôle conséquent et ardu de médiateur qui lui a été confié.
Les Etats-Unis d’Amérique espèrent avoir levé les doutes persistants de nos partenaires quant à notre capacité de travailler de concert avec eux et avec l’ensemble des acteurs internationaux présents aux conférences. Nous souhaitons apaiser quelque tension qui ait pu apparaitre ces derniers jours, et nous renouvelons notre soutien au médiateur chinois dans la réalisation de sa mission.
U.S. President, Barack OBAMA
Agence Tchadienne de Presse - 10 novembre 2010
Ce lundi 8 novembre a eu lieu la première séance de la conférence visant à rétablir la paix dans la région du Darfour.
Après quelques cafouillages de la part des organisateurs, le mécanisme s’est enclenché et la conférence de paix a pu commencer. Néanmoins l’on peut se demander si la République Centrafricaine était au courant qu’il s’agissait d’une conférence destinée à la paix, et si elle ne s’est pas crue à une réunion destinée à attiser des braises déjà brulantes. En effet pourquoi aurait-elle sinon cherché à provoquer les rebelles en utilisant des termes forts pour les désigner ? Peut-être est-ce en traitant ses adversaires de « terroristes » et en les accusant d’avoir commis des « exactions » que l’on mène une politique d’apaisement chez notre voisin.
En outre, l’on a pu noter au cours de cette conférence que divers points de vues étaient réunis, et que si en théorie tous les pays étaient partisans d’une « Afrique respectée parce que responsable », d’une Afrique maitresse de son destin et devant régler ses problèmes selon les dires chinois ; dans la pratique il en fut tout autre.
Ainsi alors que l’Afrique devait devenir le capitaine de son destin, lorsqu’il a été question d’intégrer ou non à la conférence les rebelles, les acteurs qui se targuent comme la Chine d’être des puissances démocratiques ont monopolisé la parole empêchant cette Afrique qui doit sortir de l’enfance de s’exprimer. Comment la Chine veut-elle que la stabilité dont elle souligne l’importance, puisse voir le jour si elle musèle les acteurs africains ?
Lorsque dans son discours d’ouvertures le Président Hu Jin Tao précisait qu’il fallait donner à l’Union africaine les clés et les moyens permettant la stabilité du continent, entendait-il des moyens et des clés occidentales et chinoises ? S’il n’en était rien pourquoi l’Union Africaine n’a-t-elle pas pu s’exprimer autant que les autres acteurs ?
Si l’Union Africaine et les pays africains présents à la conférence doivent guider celle-ci ; comment cela se fait-il que l’on soit obligé de voter pour savoir, si l’envoi de forces armées dans la région pour protéger le corridor humanitaire se fera sous contrôle africain, ou sous contrôle de l’Organisation des Nations Unies et donc des pays siégeant de façons permanentes au Conseil de Sécurité de ladite organisation à savoir toutes les grandes puissances présents au sommet ?
10 nov. 2010
Communiqué officiel de la République Centrafricaine - 10 Novembre 2010
Communiqué officiel
Bangui,
Le mercredi 10 novembre 2010
A l’issu de la conférence à Lyon permettant à tous les acteurs impliqués dans la crise soudano-tchadienne de s’exprimer afin d’avancer vers une résolution pacifique du conflit, la République Centrafricaine salue le projet d’envoi de troupes pour assurer la sécurité de la zone et donc la protection des populations civiles.
La République Centrafricaine, si elle souhaite une résolution africaine du conflit et dans l’intérêt des peuples africains, est consciente que l’aide des organisations internationales, des organisations non gouvernementales et des Etats de la communauté internationale est nécessaire. A cet égard, la République centrafricaine, Etat souverain, tient à rappeler que si elle ne tolére aucune forme d’ingérence sur son territoire, elle n’est pas opposée aux propositions de dialogue et d’aides qui lui sont émises par les acteurs de la communauté internationale.
A cet effet, la République Centrafricaine, Etat souverain, tient à rappeler que si elle ne tolérera aucune forme d’ingérence sur son territoire, elle n’est pas opposée à toutes propositions de dialogue et d’aides qui lui sont proposées par les acteurs de la communauté internationale, qu’elle juge respectueuses de son indépendance.
A cet effet, la République Centrafricaine confirme que des négociations sont en cours avec les Etats-Unis pour un accord effectif entre nos deux Etats concernant la mise à disposition de formateurs américains auprès de nos forces militaires afin de rationnaliseer leur organisation et d’accroître leur effectivité. Cette coopération s’inscrit dans une politique de renforcement de la sécurité de nos frontières, de nos peuples mais aussi d’une politique de collaboration avec les Etats-Unis dans la lutte contre « L’Armée de Résistance du Seigneur ». Nous remercions donc les Etats-Unis de réaffirmer leur volonté d’un rapprochement toujours plus effectif avec notre pays.
De plus, le conflit soudano-tchadien et la menace d’une extension du conflit associé au déplacement des groupes rebelles dans le Sud Soudan sont autant de raisons qui justifient la volonté de la république Centrafricaine de sécuriser au mieux ses frontières. A cet effet, la république Centrafricaine estime légitime ses inquiétudes et sa volonté de prendre des mesures appropriés à la situation avec l’appui de tous les acteurs susceptibles de lui apporter avec transparence un soutien bénéfique.
Enfin, la République Centrafricaine réitére sa volonté d’œuvrer aux côtés de la communauté internationale lors de la seconde séance de la Conférence convoquée à Lyon pour une résolution du conflit soudano-tchadien dans le respect des intérêts africains.
Le Président de la République Centrafricaine,
François Bozizé
Article Le Monde - 10 novembre 2010
LeMonde.fr // simulation de crise 2010
L'accord USA-Centrafrique n'existe pas (encore)
Contrairement à ce qu'annonçaient nos confrères d'USA Today (information reprise lors de notre dernière dépêche), les Etats-Unis et la République centrafricaine souhaitent apaiser les tensions. Suite à la parution de cet article prévoyant l'envoi au sein de l'armée centrafricaine de formateurs américains, la Chine et la Russie, dans un communiqué commun, ont désapprouvé fermement cette "décision unilatérale". "Il n'y a pas encore eu d'accord", nous a précisé un membre de la délégation centrafricaine, qui devrait publier un communiqué sous peu. Il s'agirait, en fait, d'un projet évoqué, pour le moment, uniquement à l'oral.
Lors d'une discussion informelle avec des représentants chinois, les Etats-Unis ont voulu préciser leur volonté, étonnés de la réaction russo-chinoise : "Il n'y a aucune ingérence dans notre démarche. Cela est envisagé pour les aider à avoir une armée plus structurée et plus forte. Nous n'avons aucune logique de bloc."
LeMonde.fr
LeMonde.fr // simulation de crise 2010
L'accord USA-Centrafrique n'existe pas (encore)
Contrairement à ce qu'annonçaient nos confrères d'USA Today (information reprise lors de notre dernière dépêche), les Etats-Unis et la République centrafricaine souhaitent apaiser les tensions. Suite à la parution de cet article prévoyant l'envoi au sein de l'armée centrafricaine de formateurs américains, la Chine et la Russie, dans un communiqué commun, ont désapprouvé fermement cette "décision unilatérale". "Il n'y a pas encore eu d'accord", nous a précisé un membre de la délégation centrafricaine, qui devrait publier un communiqué sous peu. Il s'agirait, en fait, d'un projet évoqué, pour le moment, uniquement à l'oral.
Lors d'une discussion informelle avec des représentants chinois, les Etats-Unis ont voulu préciser leur volonté, étonnés de la réaction russo-chinoise : "Il n'y a aucune ingérence dans notre démarche. Cela est envisagé pour les aider à avoir une armée plus structurée et plus forte. Nous n'avons aucune logique de bloc."
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Article Le Monde - 10 novembre 2010
LeMonde.fr // simulation de crise 2010
Un accord USA-Centrafrique condamné par la Russie et la Chine
Au lendemain de la première conférence internationale qui a débouché, lundi, sur une résolution prévoyant l'envoi de soldats sous le commandement de l'Union africaine, les Etats-Unis et la République centrafricaine se sont entendus sur l'envoi de formateurs militaires américains pour renforcer l'armée centrafricaine, révèle nos confrères d'USA Today.
Par un communiqué conjoint publié ce mercredi, les présidents chinois (organisateur du sommet) et russe ont condamné cette "décision unilatérale" : "Cette volonté affichée d'aller à l'encontre des engagements pris par l'ensemble de la communauté internationale lors de la conférence du lundi 8 novembre 2010 nous apparaît comme une nouvelle provocation de la part d'un Etat qui semble vouloir faire passer ses intérêts personnels avant ceux des populations civiles locales."
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