09/11/10
L’ONU cherche à gagner son titre d’acteur incontournable dans la gestionde la crise du Darfour :
La conférence internationale de Lyon, en charge de régler pacifiquement l’actuelle crise qui frappe le Darfour, s’est ouverte hier en fin d’après midi. Parallèlement devait se tenir aujourd’hui une réunion organisée par l’ONU, dans le but de permettre aux acteurs régionaux qui se trouvent au centre de la crise – Tchad, Soudan, Union centrafricaine notamment- de pouvoir s’exprimer de manière approfondie sur le sujet. Ban Ki-Moon, qu’un de nos envoyés a pu rencontrer hier en fin d’après midi, a ainsi affirmé que l’ONU souhaitait « mettre toute son énergie à la résolution de cette crise en assistant la Chine lors de cette réunion ».
En effet, face aux nombreuses critiques que cette initiative onusienne a subi, plusieurs pays participant à la conférence de Lyon l’ayant décrit comme un « doublon » de cette dernière, M. Ban Ki-Moon a précisé l’objectif de cette réunion. Le secrétaire général de l’ONU a d’ailleurs insisté sur le fait que ce soit une « réunion » et en aucun cas une conférence. Cette « réunion » permettrait alors de se concentrer sur les acteurs régionaux, touchés en premier lieu par la crise, en leur donnant la parole de façon appuyée, là ou l’ordre du jour chargé de la Conférence de Lyon ne le permet pas. Aucune décision ne serait donc prise lors de cette réunion. M. Ban Ki-Moon a ainsi affirmé que certains Etats avaient été réticents à cette réunion suite à un malentendu quant à l’objectif de celle- ci, mais qu’à présent « les Etats ont compris l’intérêt qu’ils avaient à participer à cette réunion » et que « beaucoup d’acteurs régionaux y sont favorables ».
M. Ben Ki-Moon a par ailleurs fortement insisté sur le fait que la Chine soutient l’ONU dans sa démarche, puisque « l’ampleur d’une telle crise nécessite la solidarité de tous les acteurs internationaux ». La Chine obtiendrait d’ailleurs probablement un statut d’observateur à cette réunion, reportée par l’ONU à une date ultérieure encore non précisée, et ce afin de permettre à chaque acteur d’avoir plus de visibilité sur la crise ainsi que sur les moyens de la résoudre. M. Ban ki-Moon nous a par ailleurs annoncé que l’ONU travaillait actuellement à la mise en place d’un couloir humanitaire autour du Tchad, dont les modalités, qui seront déterminées « en respect du droit international », seront précisées ultérieurement.
Enfin, un partenariat entre la France, les Etats-Unis et l’ONU a été réalisé samedi dernier, dans un but de protection des réfugiés tchadien. M. Ban Ki-Moon a ainsi affirmé que « l’ONU mobilise tous ses acteurs. (…) Le HCR notamment effectue un gros travaille sur le terrain ». L’ONU semble ainsi vouloir montrer sa capacité à réunir les Etats autour d’un même objectif, et ainsi se positionner en tant qu’acteur incontournable de la résolution de la crise.
Cependant, la proposition de la France et des Etats-Unis d’envoyer des casques bleus sur le terrain pour protéger les réfugiés, n’a pas été accepté par les autres Etats parties à la la conférence de Lyon hier soir. Ces derniers ont préférés que l’envoie de troupes s’effectue sous l’égide de l’Union centrafricaine, ce qui a été voté quelques instants avant l’ajournement de la conférence. Ainsi, l’ONU se voit un peu contrarié dans son action. Il va ainsi devoir miser sur d’autres tableaux, s’il ne veut pas être perçu comme un acteur secondaire dans le règlement de la crise du Darfour.
Agence tchadienne de presse
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