Communiqué de l'ANR, le 8/11/2010, à Lyon.
Aujourd'hui a eu lieu la première étape de la conférence pour la paix à Lyon. Après quelques débuts difficiles, notre présence a été acceptée. Nous remercions pour cela les Etats qui ont su faire preuve de responsabilité, et su lier l'engagement des mots avec les actes.
Nous avons pris les armes par dépit, par désespoir. Par dépit face à ces gouvernements incompétents, inaptes et incapables de faire façe à la tâche qui leur est dévolue. Par désespoir face aux souffrances de ces peuples, trop grandes, et qui n'ont que trop durées.
Des gouvernements incompétents. Les mots sonnent comme des euphémismes, car comment qualifier un Etat qui, devant l'ensemble des acteurs étatiques majeurs, sur la chair de cette conférence pour la paix, annonce son « incapacité à protéger ses populations civiles », selon les dires de la porte parole de cet Etat, j'ai nommé le Centrafrique.
Quel sorte d'Etat avouerait son impuissance à la face du monde, avec un tel dédain que le sort des populations civiles lui semble être indifférent ?
Quel Etat serait-il suffisamment pitoyable pour oser avouer sa faiblesse sans en exprimer la moindre désolation ?
Quel sorte d'Etat demande l'aide des grandes puissances, comme pour se débarrasser du problème ?
Quel sorte d'Etat, enfin, livrerait l'Afrique au pillage de ses ressources, et regarderait ce spectacle avec complaisance et délectation ?
Un Etat faible, impuissant, déloyal vis à vis de sa population. Un Etat tricheur devant les représentants, un Etat fossoyeur d'espoir, un Etat vil qui frappe dans le dos ceux qui marchent devant lui pour aller vers la paix.
Cet Etat, c'est le Centrafrique, qui a renvoyé une image néfaste, mais véridique, de sa diplomatie.
En demandant l'exclusion de l'ANR et de l'UFR/UFDD, le Centrafrique a tenté le jeu de séduction des Etats-Unis d'Amérique. En vain. C'est un échec. Nos groupes ont obtenu gain de cause, l'Union Africaine semble avoir la main pour le règlement régional du conflit.
Cet Etat c'est aussi le Tchad qui, à la vue de tous, a tenté de régler ses affaires internes. Qui, devant les représentants du monde, a voulu évincer les groupes rebelles, pensant ainsi faire d'une pierre deux coups... Oui mais voilà, la situation est telle au Tchad que nous, groupes rebelles, sommes légitimes aux yeux du monde. Le Tchad doit le comprendre, et doit dialoguer avec nous, comme nous l'avons souhaité, écrit, revendiqué, tout au long de la semaine dernière.
Groupes terroristes disent-ils ? Leur faiblesse de vocabulaire serait-elle tellement grave, qu'ils ignoreraient la différence entre pratique de la terreur et aides aux populations en danger? Eux qui se maintiennent au pouvoir. Eux qui se délectent dans leurs tours d'ivoire alors que d'autres souffrent et meurent.
Ces Etats ont voulu exclure l'Afrique de cette conférence, en déléguant les missions sécuritaires aux Etats Unis et à l'ONU. L'Afrique doit leur répondre que désormais elle prend son destin en main.
Le vide diplomatique de ces Etats, ne fait que rappeler les souffrances des populations qu'ils devraient protéger.
La bassesse et la perfidie sont des chemins faciles, mais ils n'aboutissent jamais. Délégués du Centrafrique, délégués du Tchad, rappelez vous-en, ou nous serons là pour vous le rappeler.
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