Présidence de la République du Tchad
Le 4 novembre 2010, 13h11
A N’Djamena,
Le Tchad déplore les exactions commises sur son territoire à l’initiative de forces irrégulières étrangères. Toute notre confiance est accordée à la Chine dans la résolution pacifique et impartiale de la crise actuelle, dont le Tchad est le premier à faire les frais. Le Tchad s’engage dès lors à participer aux négociations sous son égide et reste ouvert à toute proposition qui tendrait à la pacification de la région.
Par ailleurs, le gouvernement tchadien tient à rappeler que la frontière délimitant le Tchad et le Soudan doit faire l’objet d’un contrôle effectif commun. Malgré les accords de normalisation de janvier 2010 entrepris avec le Soudan pour stabiliser les frontières via l’instauration d’une force mixte, le Tchad ne peut à lui seul garantir cette mission. En outre, le Tchad émet ses réserves quant à l’absence de lien entre le massacre des réfugiés et la tentative de coup d’Etat, absence de liens affirmée par l’UFR et l’UFDD. De plus, le gouvernement relève l’incohérence du discours des rebelles qui accusent le Tchad de ne pas protéger ses frontières alors que ce sont ces derniers qui portent atteinte à l’intégrité territoriale.
Par ailleurs, est inconcevable la volonté de l’UFR et l’UFDD d’assurer la protection de la population puisqu’ils n’ont aucune légitimité et ont pour but de renverser l’Etat tchadien.
Enfin, nous rappelons que ces groupements ont refusé la médiation chinoise. Ainsi, l’option qu’ils s’octroient de riposter en cas de nouvelle incursion Jenjawid est intolérable dans la mesure où la négociation diplomatique doit être privilégiée sur tout recours à la violence armée.
Concernant la déclaration récente de l’ANR, le gouvernement tchadien encourage cette initiative mais soulève l’ambiguïté des propos tenus. En effet, dans la même journée du 3 novembre, l’ANR a tout d’abord refusé catégoriquement de prendre part aux négociations chinoises à Lyon du fait de la collaboration franco-tchadienne pour par la suite se raviser et demander leur intégration à celles-ci. Même si cette initiative atteste de leur bonne volonté, le gouvernement demeure vigilant quant à ce brusque revirement de position.
Le gouvernement tient enfin à assurer de nouveau sa volonté de coopérer avec les autres membres de la communauté internationale et prioritairement avec le Soudan.
Le Président Idriss Déby Itno
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