11 nov. 2010

Agence Tchadienne de Presse - 10 novembre 2010




Ce lundi 8 novembre a eu lieu la première séance de la conférence visant à rétablir la paix dans la région du Darfour.
Après quelques cafouillages de la part des organisateurs, le mécanisme s’est enclenché et la conférence de paix a pu commencer. Néanmoins l’on peut se demander si la République Centrafricaine était au courant qu’il s’agissait d’une conférence destinée à la paix, et si elle ne s’est pas crue à une réunion destinée à attiser des braises déjà brulantes. En effet pourquoi aurait-elle sinon cherché à provoquer les rebelles en utilisant des termes forts pour les désigner ? Peut-être est-ce en traitant ses adversaires de « terroristes » et en les accusant d’avoir commis des « exactions »  que l’on mène une politique d’apaisement chez notre voisin.
En outre, l’on a pu noter au cours de cette conférence que divers points de vues étaient réunis, et que si en théorie tous les pays étaient partisans d’une « Afrique respectée parce que responsable », d’une Afrique maitresse de son destin et devant régler ses problèmes selon les dires chinois ; dans la pratique il en fut tout autre.
Ainsi alors que l’Afrique devait devenir le capitaine de son destin, lorsqu’il a été question d’intégrer ou non à la conférence les rebelles, les acteurs qui se targuent comme la Chine d’être des puissances démocratiques ont monopolisé la parole empêchant cette Afrique qui doit sortir de l’enfance de s’exprimer. Comment la Chine veut-elle que la stabilité dont elle souligne l’importance, puisse voir le jour si elle musèle les acteurs africains ?
Lorsque dans son discours d’ouvertures le Président Hu Jin Tao précisait qu’il fallait donner à l’Union africaine les clés et les moyens permettant la stabilité du continent, entendait-il des moyens et des clés occidentales et chinoises ? S’il n’en était rien pourquoi l’Union Africaine n’a-t-elle pas pu s’exprimer autant que les autres acteurs ?
Si l’Union Africaine et les pays africains présents à la conférence doivent guider celle-ci ; comment cela se fait-il que l’on soit obligé de voter pour savoir, si l’envoi de forces armées dans la région pour protéger le corridor humanitaire se fera sous contrôle africain, ou sous contrôle de l’Organisation des Nations Unies et donc des pays siégeant de façons permanentes au Conseil de Sécurité de ladite organisation à savoir toutes les grandes puissances présents au sommet ?
L’Afrique est consciente de ses lacunes et acceptent par conséquent l’aide étrangère, mais comme l’ont rappelé les représentants soudanais et tchadiens, le règlement du conflit doit rester régional.

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