Article Le Monde 5 novembre 2010

LeMonde.fr // simulation de crise 2010



3 questions au..., chargée de communication du CICR


« Nous voulons la sécurisation des couleurs humanitaires »


Après l'enlèvement de deux de leurs membres le 31 octobre dernier, le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a décidé d'évacuer son personnel à l'est du Tchad et de n'en laisser qu'un effectif minimal sur place. Présente dans la région depuis 1978, l'organisation non-gouvernementale est, à ce jour, sans nouvelle des ravisseurs. À quelques jours de l'ouverture de la conférence internationale lundi à Lyon, entretien avec Anna Gouy-Paillier, chargée de communication :

LeMonde.fr : Quelles sont vos actions sur le terrain ?Notre action au quotidien est l'assistance et la protection des populations civiles en toute impartialité au sein des camps de réfugiés et dans les terres intérieures. Dans ces dernières, nous développons l'accès à l'agriculture et à la culture ; dans les camps de réfugiés, ce sont principalement des mesures d'urgence (médicaments).
Pour cela, nous recevons de nombreuses subventions privées, mais aussi de l'Union européenne, malgré le fait qu'elle ne nous ait pas encore répondu. Par ailleurs, nous avons le soutien de l'Union africaine, du Tchad, des États-Unis et de la Centrafrique.

Comment organisez-vous votre sécurité sur place ?Nous allons rencontrer prochainement les représentants du Tchad afin de sécuriser le retour de notre personnel évacué. La problématique est la même en Centrafrique car nous avons peur que le conflit ne déborde dans cette zone. Nous avons demandé aux autorités locales une sécurisation de nos membres mais, au vue du faible effectif militaire centrafricain, elles ne peuvent nous garantir une sécurité totale. C'est pour cela que nous allons demander un redéploiement des casques bleus. Quant à l'Union africaine, elle est prête à nous soutenir militairement en collaboration avec l'Union européenne et l'ONU.
Les rebelles de l'Armée nationale de résistance (ANR) nous ont aussi proposé leur aide, mais nous avons refusé ce soutien dans un souci d'impartialité. Nous leur demandons juste de ne pas entraver notre action.

Qu'attendez-vous de la conférence multinationale de lundi ?Nous espérons y avoir un statut d'observateurs ou, du moins, d'experts. Nous avons aussi demandé à la Chine un temps de parole pour évoquer la sécurisation des couloirs humanitaires afin que nous puissions agir.