Simulation ! Gestion diplomatique et stratégique d’une crise opposant le Soudan et le Tchad - Exercice au sein de l'Universite Jean Moulin Lyon 3
5 nov. 2010
Agence Tchadienne de Presse - Edition du 4 novembre 2010
Edition du 4 novembre 2010.
L’approche des charognards Les événements tragiques de ce week-end s’inscrivent dans la veine des conflits violents et meurtriers s’étant succédés dans la région depuis une dizaine d’années.
Ainsi après l’extinction du conflit Nord Soudan – Sud Soudan en 2003-2004, ce fut au tour du Darfour de s’embraser le 28 février 2003.
La différence que l’on peut constater entre ces crises passées et celle que nous vivons aujourd'hui est de taille. En effet, si la communauté Internationale tarda à réagir pour la crise du Darfour, attendant l’on ne sait quoi pour daigner intervenir et mettre fin aux exactions des Jenjawids (voir article sur le Soudan) ; dans la situation tragique actuelle elle semble avoir appris de ses erreurs.
En effet, à peine quelques heures après les enlèvements d’enfants par les
Toujours est-il que depuis quelques jours les déclarations se succèdent.
Le CICR le 2 novembre s'estimait gravement « préoccupé par les multiples attaques dont lui-même et d’autres organisations humanitaires ont fait l’objet et qui l’on conduit, pour des raisons de sécurité évidente, à réduire ses effectifs dans l’est du Tchad. Le CICR souhaite apporter une aide humanitaire pleine et entière aux populations civiles tchadienne et soudanaise touchées par les événements du 31 octobre et appelle au respect du droit humanitaire. ». Cavaliers du diable les États s’émouvaient unanimement et se mettaient à la recherche d’une solution au problème. Cette volonté est sans doute due à leurs intérêts dans la région, et à un refus de revivre une situation chaotique néfaste à l’économie. 3 Le 3 novembre, les Etats-Unis et la Chine réagirent afin de se déclarer favorable à la tenue d'une conférence internationale à Lyon.
Mais à la rigueur ces interventions ne sont pas les plus importantes au vue des intérêts de ces différents acteurs dans la région.
Les interventions sur lesquelles il convient réellement de se pencher sont celles des groupes rebelles.
Ainsi les rebelles du Soudan ont annoncé ce matin qu' « en vue des prochaines élections le Mouvement pour la Justice et l'Egalité (MJE) et le Mouvement de Libération du Soudan (SLM/SLA) entendent présenter un mouvement désormais unique et unifié répondant aux attentes du peuple soudanais : le Mouvement pour l'Unification du Soudan (MUS). "
L'annonce qui se répand dans tout le Tchad depuis ce matin comme une trainée de poudre, laissant derrière elle une population et un gouvernement sceptique est celle de l'Alliance Nationale de la Résistance (ANR). Dans son communiqué du 4 novembre, l'ANR annonce en effet un cessez-le-feu unilatéral afin d'aider à la négociation.
Ce communiqué intervient à la suite d'une lettre ouverte de ce même groupe de rebelle. Lettre datée du 3 novembre, dans laquelle il se pose en victime de notre gouvernement.
Cette lettre ressemble à une farce, en effet comment ceux qui depuis des années parcourent notre pays tels la huitième plaie d'Egypte, ne laissant derrière que dévastation et pleurs, comment ces lâches qui n'ont jamais accepté la négociation directement avec notre gouvernement ne souhaitant que le renverser afin de prendre le pouvoir, osent-ils se dresser aujourd'hui en victimes au mépris du respect des enfants qu'ils ont rendu orphelins?
L'ANR profite du fait que des puissances étrangères s'ingèrent dans un but humanitaire dans nos affaires pour demander soudainement le droit de vote à la table des négociations. Qu'espèrent-ils donc ces meurtriers ? Espèrent-ils que d'autres puissances démantèlent le gouvernement tchadien et leur libèrent la route de N'Djamena?
Seul le temps nous dira si leurs belles paroles dureront ou bien si lorsqu'ils auront obtenu ce qu'ils voudront ils retourneront à leurs abjectes pratiques.
4 Flash spécial : Quel lien existe-t-il réellement entre le gouvernement soudanais et les Jenjawids ? Ou et avec qui est le Soudan ? Cette question reste en suspens dans tous les esprits. En effet, si hier soir le représentant du Soudan a affirmé n’avoir aucune implication dans les présents évènements, des miliciens Jenjawids ont malgré tout traversé la frontière dimanche dernier aux côtés de rebelles soudanais. Ce fait est loin d’être anodin. En effet, début 2003, les Jenjawids avaient apporté leur aide à l’armée soudanaise dans sa riposte militaire face aux attaques rebelles au Darfour. Le Mouvement pour la justice et l’égalité ainsi que le Mouvement/ Armée de libération du Soudan ont d’ailleurs déclarés lundi soir, que l’attaque des Jenjawids était « commanditée par le Soudan ».
S’il s’avérait que les Jenjawids oeuvrent toujours pour le gouvernement soudanais, une crise majeure est à prévoir entre le Soudan et la communauté internationale toute entière. En effet, l’ONU et la Cour Internationale de Justice (CPI) n’ont pas hésité par le passé à lever des sanctions contre le Soudan et ses dirigeants. En 2006, déjà, l’ONU avait mis en place des sanctions financières ainsi que des restrictions quant aux déplacements de quatre dirigeants soudanais. La CPI avait par ailleurs délivré plusieurs mandats d’arrêt, non seulement à l’encontre d’Ahmad Harun, ancien ministre de l’intérieur du gouvernement soudanais, et d’Ali Kushyab, commandant Jenjawid, mais surtout contre Omar El Béchir, aujourd’hui encore président du Soudan.
Aujourd’hui la situation reste encore floue, bien que le Gouvernement tchadien veuille croire en la bonne fois de son voisin soudanais.
Flash spécial : Le dynamisme du gouvernement tchadien dans le règlement de la crise : Le gouvernement tchadien, après avoir condamné les « évènements tragiques » ayant eu lieu lundi dernier, a immédiatement pris position pour un règlement pacifique de la crise et ce dans le but de protéger au mieux l’intégrité de son territoire ainsi que la sécurité de ses habitants. L’Etat Tchadien cherche ainsi à préserver son peuple de la manière la plus appropriée qui soit, celui-ci ayant déjà subi de nombreuses agressions de la part des groupuscules illégitimes et violents que sont les rebelles. Au cours de l’année 2005 notamment, plusieurs débordements de frontières par les rebelles soudanais avaient en effet frappé le Tchad.
Cependant, la crise actuelle semble totalement maitrisée par le gouvernement tchadien. En effet, celui-ci a immédiatement réagit en prenant les mesures qui s’imposaient. Il est ainsi, et ce sans l’ombre doute, en bonne voie pour étouffer le feu. Dès lundi matin, l’Armée Nationale Tchadienne a en effet porté un coup féroce aux rebelles de l’armée Nationale de Résistance et de l’Union nationale de résistance, suite aux combats qui les avaient opposés dans la nuit.
Le gouvernement tchadien espère alors que le Soudan respectera ses engagements envers le Tchad, en ne soutenant aucun groupe rebelle et en travaillant à leur démantèlement, lui permettant ainsi de résorber la crise sans difficultés
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