Au nom d’Allah le Tout-Puissant
Le Tchad appelle dans son communiqué le Soudan à respecter ses engagements. Nous ne nous sommes engagés qu’à une seule chose : participer à la conférence de Lyon afin de travailler à une résolution rapide et pacifique du conflit. Cela n’inclut pas un droit de regard du Tchad sur les interlocuteurs et les modalités par lesquelles le Soudan entend mener cette mission à bien. Par ailleurs nous tenons à indiquer à nos confrères tchadiens que des voies diplomatiques directes et discrètes existent entre nos pays : si le Tchad désire nous communiquer ses interrogations, ces voies nous paraissent plus compatibles avec un apaisement de la situation qu’un acte d’accusation sans preuves jeté sur la place publique.
Nous rappelons également que les déclarations du journal Al-Anba ne valent pas communiqué officiel du gouvernement soudanais. Cet organe de presse a sa ligne éditoriale propre et n’engage en rien les autorités soudanaises ce que le gouvernement tchadien aurait du prendre en compte dans sa réaction.
Néanmoins nos autorités dans leur désir constant de favoriser un contexte qui permette un règlement honorable et durable de la situation ne tiendra pas rigueur au gouvernement tchadien de ces attaques injustes et injustifiées, et de leur publicité bien malvenue.
Le Soudanais est connu pour son esprit pragmatique et le raisonnement des autorités tchadiennes pourrait s’en inspirer. S’il y avait effectivement eu des discussions entre le gouvernement soudanais et les rebelles de l’ANR et UFR/UFDD, l’attitude récente de ces derniers ne serait elle pas une indication pertinente de la teneur de ces échanges ? Or ces mouvements politiques ont récemment déclaré un cessez le feu unilatéral en gage de leur bonne volonté. Quoi qu’il en soit, pourparlers ou non, le résultat est positif donc nous considérons les inquiétudes du Tchad comme totalement déplacées et manquant de discernement (car nous ne remettons pour l’instant pas en cause leur volonté d’apaisement).
Il est par ailleurs de notoriété publique que les rebelles MJE/ SLM/SPA dont le but est de déstabiliser l’ouest du Soudan, ont depuis de nombreuses années bénéficié au minimum de la complaisance des autorités Tchadiennes qui ont toujours toléré les bases arrières de ces groupes belliqueux sur leur territoire national. Le Tchad a donc l’oreille du MJE/SLM/SPA et nous ne voyons pas d’objection à ce qu’il exploite cette relation « privilégiée » si c’est dans le cadre d’une pacification de la situation. N’est ce pas d’ailleurs l’un des enjeux principaux de la conférence à venir ?
Nous avons en outre toujours respecté le rôle éminent de la Chine dans ces pourparlers en l’informant de toutes nos intentions et nous sommes témoins de son engagement total et impartial pour une issue heureuse à la situation. L’invitation par le Tchad à sa vigilance nous parait donc inutile et malvenue.
Nous invitons donc les autorités tchadiennes à nous rejoindre sur le chemin de l’apaisement car les polémiques inutiles nous éloignent de la voie de la raison et donc de la paix.
Puisse Allah vous montrer le chemin
M. Ali Ahmed Karti, ministre des affaires étrangères de la République du Soudan
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